Retour à la page du Voyage du Patago 50
Décembre 2004 - Janvier 2005
Le 10 novembre, nous quittons San Diego, prévoyant une traversée sans escale vers Panama. Nos amis des bateaux Kristiina et Miss Sophie vont visiter le Mexique. Nous restons en contact par email.
La traversée de San Diego vers Panama nous fait longer la côte mexicaine sur toute sa longueur. On préfère rester à environ 200 miles au large afin de bénéficier de vents plus réguliers. Mais, nous n'avons pas beaucoup de chance, et nous avons de grandes journées de calme. Sur les cartes météo, que ce soit près ou loin des côtes, c'est 5 à 10 noeuds de vent portant. Pour la même zone, 15 jours après notre départ, les vents passeront entre 15 et 25 noeuds.... Le courant reste portant jusqu'à la pointe de la Basse Californie. Ensuite il passe contraire. Les eaux se réchauffent de jour en jour ainsi que la température de l'air, nous aurons jusqu'à 40°C dans le bateau... Cela nous change des -20°C de Cordova l'hiver dernier. Le chat ne sait plus où se mettre, elle qui avait préparé une fourrure épaisse en prévision de l'hiver... Les eaux sont très poissonneuses et nous pêchons régulièrement. Marlin, thons albacore et mahi-mahi se prennent à l'hameçon. Nous avions préparé nos lignes avec Hannu, en espérant bien qu'elles seraient efficaces. Elles ne nous ont pas déçu. Les bocaux de conserve se remplissent.
Nous sommes régulièrement visités par les oiseaux, venant se reposer un moment sur le pont. Mouettes et fous se relaient pour nous tenir compagnie. On voit même arriver de tout petits moineaux, qui choisissent les écoutes du foc continuellement en mouvement pour se poser !
Avec des vents contraires en arrivant dans le Golfe de Panama, on tire des bords vers les Perlas. Nous pêchons encore des mahi-mahi. L'endroit est très poissonneux. Arrivée à la tombée de la nuit à Panama City, on mouille un peu à l'extérieur d'une petite baie côté sud de la longue jetée reliant l'île Naos à la côte. Bien heureux d'être arrivés après 33 jours de navigation avec des conditions météo vraiment très calmes dans l'ensemble. Notre réserve de gas-oil fut bien entamée et il nous en restait 60 litres à Panama. Nous nous attaquons aussitôt aux démarches administratives, ne serait-ce que pour faire notre entrée au Panama. Toujours aussi compliquées ces formalités, les différents bureaux sont très éloignés les uns des autres... Demande de visa, puis immigration, puis inspection de la marine marchande et de la capitainerie. Et enfin on peut faire nos démarches pour le passage du canal. Patago est déjà enregistré car c'est son deuxième passage. Il n'y a pas de mesure à effectuer seulement un contrôle. Les tarifs n'ont pas bougé, pour les unités de plus de 50 pieds, c'est 850$US en ajoutant 850$US pour la caution qui nous sera rendue dans quelques mois. La recherche des équipiers et des cordages indispensables est simplifiée car un couple de français nous proposent et leurs bras et leurs bouts. Nous n'aurons qu'un seul panaméen à embaucher.
Quelques jours suffisent à terminer l'approvisionnement dans la ville de Colon, toujours aussi sale et dangereuse. Le 23 décembre, nous hissons les voiles et entreprenons la traversée Panama Saint Martin, tout en sachant que nous n'allons pas nous amuser. Au passage des jetées de Colon, nous sommes au prés serré, déjà et le resterons pendant 16 jours.... Profitant d'un contre-courant qui longe la côte du Panama vers l'est, on pique vers Carthagène sur un bord. Le vent est Nord-est, 20 noeuds. Le bateau passe bien malgré la mer qui se forme et que nous prenons presque en pleine face. On vire de bord à 30 miles de Carthagène et pointons l'étrave vers le nord, le vent ayant tourné légèrement à l'est. Quelques virements de bord et 6 jours plus tard, nous atteignons Winward Passage, couloir étroit entre Cuba et Haïti. Au passage de la Pointe Beata sur la côte sud de Haiti, les alizés ENE se renforcent jusqu'à 40 noeuds, nous sommes obligés de faire route vers le sud-est pendant deux jours. On se retrouve au milieu de la mer de Caraïbes, et enfin le vent se calme et passe à 25 noeuds à l'est. Ce qui nous permet de reprendre notre route vers Porto Rico. En longeant la côte sud de Porto Rico, nous décidons de nous arrêter à Ponce. 14 jours de prés serré dans des conditions de vents 20 à 40 noeuds, d'E à NE, la mer de 2 m à 4 m et le courant contraire bien évidemment jusqu'à 1,5 nds. Nous avions besoin d'une pause, nous et le bateau. Bien heureux de se poser pour quelques mois ici. Nous retrouvons nos amis deux ans après notre dernier passage avec Patago. Patago 50 poursuit maintenant son voyage après avoir changé de propriétaires. |